Pour parachever son œuvre abyssale, Michel Onfray, se devait d’égrener
consciencieusement les piles de livres de la Pléiade, nous dit-il. Encyclopédie qu’il
but goulument jusqu’à la dernière goutte. Digéré et régurgité ce breuvage lui servira
d’armes de destruction massive contre qui s’opposera. Il est alors prêt à en
découdre. L’abri des Anciens est une preuve formelle, faute de tenir compte du réel.
Devenu grand savant, il sait maintenant tout sur tout partout.
Objectif : ne pas être pris en « délit de non-savoir », comme nous l’enseigne Lacan.
L’impératif catégorique pour parler comme Kant, sera d’ordonner les réparties
savantes qui lui assureront autorité et respectabilité.
Riche de ce savoir sorti de la naphtaline, Michel Onfray pouvait alors construire
bénévolement son Université Populaire de Caen supposée éveiller les consciences
sociales. Il était en droit d’offrir une nouvelle lecture puissante glanée près de nos
vieux classiques grecs qu’imprudemment le sens commun n’aurait pas lu. Pourtant
du haut de sa chair, le docte professeur n’entendait pas offrir une nouvelle doctrine
révolutionnaire capable de transformer le monde, les rapports de classes sociales.
Ce à quoi on aurait pu s’attendre. Mais, au contraire, construire un discours
parfaitement adapté à l’extrême droite par une constante réécriture de l’histoire.
La liste de ses dérives n’en finit plus.
Tout d’abord, il fallait prouver l‘originalité d’auteur. Ainsi, plus chic et finalement
vainqueur, Proudhon déracine Marx, jugé trop despotique. Pour dire simple, ce
dernier souffre de verticalité plutôt qu’horizontalité. L’Histoire aurait mal jugé les
protagonistes selon le Philosophe Normand. Proudhon devrait être relu et
réhabilité. C’est Onfray qui l’affirme.
Même démarche, on réhabilite silencieusement le philosophe préféré du nazisme
et du nihilisme. On oubliera alors l’admiration envers le philosophe allemand de la
part des germains rageurs et génocidaires de l’entre deux guerres. Dixit l’ambiguïté
des concepts nietzschéens de « volonté de puissance », de « surhomme » et son
antisémitisme. Autant de concepts qu’on a retenus et qui font la notoriété du
philosophe allemand devenu fou. Peut-être les allemands de la dernière guerre
n’avaient pas vraiment compris leur grand philosophe national ?
C’est ce à quoi s’emploie notre Écrivain Français, expliquer que les allemands se
sont finalement trompés, Nietzsche n’était pas ce qu’on croyait. La relecture
devenait indispensable. Or, réhabiliter Nietzsche est vain, dire en quoi et pourquoi il
avait raison, participe d’une révision hasardeuse. Il faut recontextualiser sa parole,
afin d’en définir le sens social et son impact sur les acteurs belligérants de l’époque.
Il ne s’agit pas uniquement de palabrer sur la virginité sémantique du grand philosophe allemand, mieux comprendre et révéler sa vérité littéraire toujours
sujette à l’aléa. La vérité n’est pas seulement fonction du texte, mais du contexte, en
quoi ce penseur aura fourni des armes au nazisme triomphant.
Autre relecture, le philosophe de la « réhabilitation », mut par une plus grande
pureté conceptuelle, affiche l’anarchosyndicalisme comme bannière de croisière. Ce
vielle imaginaire du siècle dernier lui assure sa parfaite intégrité morale et
religieuse qui se meut de facto en supériorité de pensée. À cette aulne le
syndicalisme est perverti par le pouvoir et la collusion, Onfray lave plus blanc que
blanc. Malheureusement, cette vision de l’anarchisme, vœux pieux nulle part
concrétisés, permet la grandeur idéaliste, la hauteur face aux facéties de gauche
suspectée de fétichiser le pouvoir. Encore une posture de droite évangélique puriste.
Parlant au nom d’un lieu imaginaire, il est plus urgent de ne rien faire et de ne
s’allier à personne.
De sorte, que sans honte ni regret, faisant le jeu de la droite pure et dure, au
moment le plus inopportun, Onfray affiche sa récidive, son orientation malheureuse.
Il se permet d’invalider le combat réel du NFP. Couteau dans le dos inattendu de la
part du Grand Penseur Normand, supposément défenseur de la veuve et de
l’orphelin, qui révèle plus qu’il ne faut sa vraie nature.
Aligné sur la diatribe de l’ensauvagement, thème cher aux Ministres de l’Intérieur
garant du pouvoir, l’Homme- aux-lunettes-carrées, accuse la gauche d’une manière
éhontée d’avoir remplacé le « juste peuple », au profil d’un « peuple de
substitution »2 constitué de « racailles indéfendables », principalement arabes. Il
accuse la gauche de défendre la lie de la société. Ce qui est un comble de mauvaise
foi de la part d’un penseur humaniste soucieux de Vérité. Lui qui critique les
discours creux, des politiciens professionnels, il en oublie d’annoncer son lieu
propre, au nom de qui et de quoi il prend la parole et qu’elles sont ses soutiens.
Dégainant plus vite que son ombre, l’Auteur-au-plus-de-cent livres, parfois deux
par an, révèle finalement en creux ses limites.
Il rejoint les poubelles de l’histoire des philosophes encyclopédistes qui se
retournent contre ceux qui croyaient en eux. Ils se retirent au nom d’une vérité plus
absolue encore. Le prophète ne croit pas au réel, mais à une vérité toujours plus
pure.
La trahison est d’autant plus violente qu’on recherche maintenant ce penseur
inquiet pour son père en fin de vie, parlant humblement de ses origines sociales
modestes, de l’abandon familiale, de sa volonté d’éclairer et d’enseigner en dehors
des cercles convenus parisiens, carriéristes et élitistes. Où est ce jeune avide de
vérités rafraichissantes et impertinentes, qui avait suscité tant d’admiration et
d’espoir ? Ce maitre du verbe et de la pédagogie avait provoqué le plus grand intérêt pour ses contemporains jusqu’à devenir « le philosophe préféré des français », dont la réputation outrepassait les frontières. La chute est vertigineuse quand sondiscours parait soudain venir d’un autre. Il se trahit. Le roi est nu. Il devient le docte professeur français qui croit légitime de mépriser ses élèves. Ils ne savent plus lire, ni écrire et sont idiots. Même la morale leur manque. Onfray assure « moralisme
partout, morale nulle part »3
Dans une trahison inattendue, le voilà critiquant allègrement Mélenchon et le
NFP. Meilleur exemple de l’homme aux mains propres, mais qui n’a pas de mains du
tout. Tout au plus a-t-il une langue qu’il traine dans les médias les plus
conservateurs. Cependant, cette voix porte-à-faux, surtout comme défenseur de
CNews, l’hautparleur de la droite conventionnelle, incarnation du journalisme de
cour, nouvelle figure des propriétaires milliardaires de la chaine.
Aussi n’est-ce pas un hasard s’il déverse chaque semaine en ces lieux, les
éditoriaux présomptueux, comme si, omniscient, il avait compétence sur tout.
Pourtant, ce Maitre Penseur se dit paradoxalement ostracisé, en somme victimisé,
alors qu’il tient en permanence le micro des lignes média du Figaro. Pourquoi le
serait-il ? son discours est finalement calqué sur celui du pouvoir néolibéral, aucune
dangerosité sociale, juste un gémissement gratuit qui le rend médiatisable à loisir.
N’est-il pas omniprésent sur toutes les chaines et sollicité de partout ?
Ce Bel Esprit, d’une grandeur d’âme hors du commun, sait mieux que quiconque
la vérité du réel. Moraliste d’un nouveau genre, en apesanteur sociologique, Michel
Onfray, s’est systématiquement placé du mauvais côté de l’histoire. Il usera et
abusera de sa notoriété pour répandre des vérités alternatives. Pourtant disait
Prévert : « quand la vérité n’est pas libre, la liberté n’est pas vraie ».
Réécriture de l’histoire, il est maintenant ouvertement défenseur de Marine Le
Pen. Ce n’est pas parce que son père est le descendant du fascisme qu’on pourrait en
faire grief à sa fille aujourd’hui. Cette dernière n’a plus les défauts de son père, son
nationalisme populiste la sauve des critiques. Les communistes ont bien fait des
millions de morts sans que personne s’en inquiète, prétend-il, dans une envolée
lapidaire. En somme, Marine Le Pen ne serait pas de droite et xénophobe. Toutefois,
à l’évidence, selon le RN, les émigrants participent impunément du supposé « grand
remplacement ». la leader du RN n’a jamais été condamné pour antisémitisme,
assure l’Illustre Penseur. Elle est donc fréquentable, CQFD.
Cependant, la patronne de droite s’est toujours distinguée par sa xénophobie,
strate de son islamophobie maladive qui transpire de toutes ses interventions, dûtelle ne pas en avoir été condamnée juridiquement. Toutefois, l’équipe du RN, dont
Marine Le Pen est la présidente, n’est pas très fréquentable. Sur le site dédié Facebook4, quinze députés du RN sont pris en flagrant délit d’injures immondes visà-vis des noirs et des arabes, d’appels au meurtre et de nettoyage ethnique. Ceci révélant la nature profonde de l’esprit belliqueux du RN et de ses prises de position toujours plus sanguinaires.
Conférencier, en présence d’Éric Zemmour, l’illustre propagandiste xénophobe et
raciste de la droite extrême, notre Prophète Érudit taxera d’imbéciles les critiques
l’observant en si sombre compagnie. Pourtant, l’Érudit Normand assure :
« Zemmour est intelligent ».
Comble de son ancrage à droite, alors que la gauche aurait plus que besoin de son
soutien, contre une extrême droite envahissante, le voilà se défilant, argumentant
que tous les politiques promettent sans jamais tenir. Ces derniers, beaux parleurs,
ne rêvent que de pouvoir, que des dorures de la République. On remplace les têtes
sans changer l’essence des choses, croît-il « sagement ». Tout est dans tout et vice et
versa. Ainsi, odieusement, si tous les discours s’équivalent, à quoi bon porter
secours aux suspects ? Armé de cette pureté innocente, le Philosophe Normand se
croit autorisé à refuser son aide aux changements de gauche, si nécessaire soit-il.
Puisque soudainement tous les discours se contrebalancent, on peut invalider
l’intelligence et la probité du mouvement Mélenchon et l’extrême sagacité
humanitaire des Éric Coquerel, Emanuel Bompart et Mathilde Panot.
Jusqu’à plus soif, rencontrant le clergé juif du Consistoire Israélite, Onfray
encense sans vergogne les génocidaires colonialistes sionistes. Ceci au nom d’un
antisémitisme lancinant supposément omniprésent.5 Comme si le sionisme n’y était
pour rien et n’abusait pas de l’immonde responsabilité d’une marée de sang,
principalement constituée d’innocents. Comme si les adorateurs d’Israël
n’affamaient pas délibérément les habitants de Gaza. Faute de distribuer les vaccins,
gratuits et fruits de l’aide internationale, le fascisme israélien laisse
intentionnellement se propager les maladies invalidantes à vie, comme la polio, qui
laisse d’abominables traces évitables. La cruauté israélienne est sans limites, la
flétrissure d’Onfray aussi.
La cécité du Grand Penseur en dit long sur son humanité et sa bienveillance. Il
ignore un génocide qui s’affiche flagrant au vu et au su du monde entier. L’Éclairé
Normand applaudi le fort en écrasant le faible. Il appuie la propagande contre la
misère à Gaza. Il épargnant l’infâme intoxication sioniste pourtant bien infiltrée
dans les médias français.(6)
Il va jusqu’à inventer la formule hasardeuse, moult fois reprise, selon laquelle «
l’antisionisme est la figure réinventée de l’antisémitisme. ». Formule reprise en
chœur par les pires gangsters sionistes ouvertement fascistes. Le président Macron
reprendra cette facétie telle quelle, pour justifier le silence des médias français à
l’encontre de ce génocide criant, bien que souffrant d’omerta en France. S’il y a
propagande, elle émane assurément du lobby sioniste. Ce dernier, quoiqu’il en dise,
demeure le génocidaire. Les faits sont les faits, aussi indéniables que la pesanteur.
Réécriture du réel, pour le Philosophe-du-grand-savoir, les banlieues sont des
« territoires abandonnés de la République », qu’il faut en quelque sorte dresser. En
somme, fidèle compagnon des droites xénophobes, les arabes, supposément ignares
des banlieues, ne sont pas fréquentables. Leur pauvre culture d’arriérés manipulés
et crédules, interdit d’être des vrais citoyens français responsables, soit, des
fervents de l’humanité et de la laïcité. En d’autres termes, les arabes sont des sous hommes. On se demande ce qui permet à Onfray de se positionner en assassin d’une culture originelle plus généreuse que celle des chrétiens vis-à-vis de l’altérité. Il est pourtant au courant puisqu’il a beaucoup écrit sur les croisades. A-t-il oublié leur
barbarie, l’inquisition, le colonialisme ? Le Prolifique-auteur-normand n’agrippe pas
ses propres textes au sérieux.
Le même impensé colonial agit toujours souterrain. Ceci explique cela, le
philosophe pro-israélien dénonce maintenant le gênant islamo-gauchisme prétendu
s’acharner contre Israël sans raison et devient supposément un fascisme7. En fait,
s’attaquer à l’islamo-gauchisme n’est rien d’autre qu’une islamophobie à peine
déguisée. Le terme islamo-gauchiste est directement hérité de l’acharnement anti
arabe pour sauver les meubles. Étonnant que cette insulte serve de couverture pour
justifier la criminalité israélienne. Ce qui permet au Grand Humaniste de nier
outrageusement la réalité du génocide à Gaza.8 On en jugera.
Onfray rejoint ici ses supposés adversaires philosophes, soutiens inconditionnels
du sionisme barbare, comme Bernard Henri Lévy, Raphaël Glucksmann, Alain
Finkielkraut, etc., qui soutiennent en tant que juifs la barbarie sioniste. On pourra
faire savoir à l’illustre penseur normand que de nombreux juifs sont contre le
sionisme. On peut s’opposer au colonialisme israélien sans être antisémite. N’en
déplaise à Onfray l’antisémitisme ne se superpose pas à l’antisionisme comme se
tuent à le répéter les Insoumis, qui font tant l’objet de procès d’intentions loin d’être
innocents.
Parce qu’ils sont essentialisés en tant qu’arabes, on serait justifié d’abattre les
musulmans, où qu’ils soient, quels qu’ils soient. Le raisonnement n’a rien à envier à
l’antisémitisme. Il en est même son exact miroir.
En se défaussant des frayeurs du colonialisme, les diatribes honteuses de l’Érudit,
concernant la haine du blanc, n’ont qu’un but, propager la haine et
l’incompréhension propice à la division des classes combattantes. Réquisitoire en
bonne et due forme d’une conception droitière anti arabe que ne renierait
certainement pas la pensée fascisante. À croire qu’on cherche délibérément la
guerre civile.
L’acharnement du Philosophe-à-la-belle-syntaxe, auteur de l’Athéologie, prouve
contradictoirement l’intolérance religieuse qu’il entend curieusement dénoncer.
Jamais aussi virulent qu’aujourd’hui, l’islamophobie, et non pas seulement
l’antisémitisme, se manifeste ostentatoire en France. Arabes ou noirs sont plus
aisément identifiables, n’en déplaise à ce Fossoyeur aveugle aux lunettes carrées. La
différence entre juifs et chrétiens se résume à la religion, alors qu’entre blancs et
arabes la dissemblance est manifeste.
Encore aujourd’hui, la réalité des banlieues échappe à ce grand esprit cultivé
qu’est Michel Onfray. Niés, les millions de Français qui vivent dans ces quartiers de
misère, qui n’ont toujours pas les mêmes droits, les mêmes salaires et le même accès
aux services publics que les autres. Pourtant le Grand Homme s’acharne à vanter le
nombre record de subventions qui abreuvent les banlieues et les plans d’urbanistes
destinés à les aider. Il se fait alors défenseur du pouvoir sans s’inquiéter de la réalité
de ses bienfaits. Le problème est qu’il s’en prend aux victimes, non aux
responsables. Réflexe classique du moralisateur culpabilisant.
Plutôt que de stigmatiser cette population laborieuse, le Penseur Prolifique
devrait davantage les apprécier et reconnaitre leur apport social. Il devrait
s’interdire d’épouser tout ce mépris de classe qui accable cette population au statut
déprécié.
e Grand-penseur-lettré se décrit comme le chantre du « poil-à-gratter » assure-til présomptueusement. Néanmoins, si allergie il y a, c’est bien de lui. Sa critique
devient aussi vaine que vaniteuse parce que sans aucun substrat social. De sorte
que, Notre Philosophe prêche dans un désert qu’il est le seul à connaitre. Puisque
sans soutien social, il ne sauve pas la morale, il est moraliste. Il prêche du haut de sa
montagne de livres bien protégé des bruits sociaux. On pourrait presque évoquer
dans son cas une trahison de classe. On ne peut s’affirmer de gauche, comme il le
revendique, et s’accoquiner sans cesse avec la droite. On ne peut se dire de gauche et
l’assaillir de toutes parts. Prétendre se dire de gauche et invalider la force du combat
des Insoumis, comme s’ils pouvaient se permettre de manquer des voix
intelligentes.
Ce Savant omniscient en rajoute. Cette fois, se noyant dans le climato-scepticisme
honni de tous scientifiques sérieux, l’auteur de Cosmos s’inscrit en défenseur des
aléas naturel du climat, innocentant ainsi les implications des rapports sociaux. Son
manque d’imagination sociologique lui interdit de comprendre combien le climat
n’est pas simplement un rapport à la terre, mais bien un rapport entre hommes,
7
médiatisé par la terre. 9 L’érudition de Michel Onfray souffre de manques patents.
Finalement, son omniscience lui interdit de penser. Comme l’Albatros de Victor
Hugo, ses ailes de géant l’empêche de voler.
Heureusement, dans la même intervention médiatique, il est cloué au pilori par
une experte scientifique,10 mais également par une somme considérable d’ouvrages
de référence. Le grande philosophe ne nous épargnera rien de son aveuglement
sociologique.
Pour paraphraser Sartre, comment un éléphant de la pensée peut-il accoucher
d’une souris ? Qui, de plus, se sauve à droite pour trouver son salut. Toute cette
rhétorique, pour finalement s’accorder avec les pires conclusions anachroniques du
siècle.
Dénoncer la Décadence de la civilisation, comme si, du haut de sa
condescendance, la fin était proche. Ne décrit-il pas sa propre altitude, hauteur à
laquelle tout est en décrépitude. Seul survivant lucide de la mort qui menace. Soit, il
sous-entend que tout meurt, et alors le constat est tautologique, puisque tout ce qui
vit est voué à la mort. Soit, il énonce une vérité, il faut se réformer pour que les
choses changent. Encore faut-il énoncer la nature sociale de ce progrès. Mais dans
tous les cas, cela fait de lui un moralisateur crépusculaire, sans grande originalité.
Combien se sont lamentés des pertes du passé ? Il regrette et sanctifie un passé
idéalisé, par nature, puisqu’il y a « décadence ». En lieu et place de s’inscrire dans la
nécessité du changement inéluctable, le philosophe préfère en nier la vérité au nom
d’un paradis perdu. Tout est noir parce que noir et non pas parce que les choses
sont traversées par des conflits qu’il faut résoudre.
Avec ses limites, le Penseur Normand, fait un travail de philosophe, mais
certainement pas œuvre de sociologue. Strictement cantonnée à la philosophie, la
lutte de classes est parfaitement absente dans l’analyse d’Onfray. En tant que
discours de la contemplation désolée, si critique soit-elle, la lutte de classes s’ignore
de l’analyse strictement philosophique. Marx annonçait déjà au 19e
siècle, la « fin de la philosophie ». Celle-ci ne menant qu’à des vœux pieux. La philosophie se meut essentiellement en précepte moralisateur auquel, du reste, personne ne croit. C’est pourquoi, démuni, Onfray s’exerce au Prophète de Malheur.
Tout cela n’est pas sans rappeler l’amant d’Anna Arendt, la juive trahie par son
mentor et ancien professeur, le grand penseur philosophe Martin Heidegger, le
docte allemand qui finalement se rallia au nazisme.
À l’heure où la droite menace, est-il possible de tolérer une trahison
philosophique ? Onfray n’engage de sa hauteur que ceux qui y croient!
1 Dernier ouvrage paru : Jean ELLEZAM, Israël : l’innocence meurtrière, Édition Sociologie, 2024
2 Michel Onfray : « C’est pitoyable, ça fait 7 ans qu’Emmanuel Macron parle pour ne rien dire »,
https://www.youtube.com/watch?v=v6bk8uZHzfw , 22 mars 2024.
3 Michel Onfray, La morale est-elle possible dans une époque individualiste ?.
https://www.youtube.com/watch?v=SkkkLJPpgF0 ,19 déc. 2024.
4 Racisme et appels au meurtre : 15 députés RN dans un groupe Facebook privé nauséabond, Journal
Les Jours, 18 décembre 2024. https://lesjours.fr/obsessions/rn-conquete-pouvoir/ep12-groupefacebook-raciste/
5 Michel Onfray : « Pourquoi je défends Israël »,
https://www.youtube.com/watch?v=PlcEjZWl75U&t=36s , 17 déc. 2024.
6 Comment Israël et sa propagande infiltrent les gros médias, YouTube, 8 janv. 2025,
https://www.youtube.com/watch?v=-83gnFw26ww&t=17s
7 Michel Onfray : « Il y a une haine de tout ce qui est occidental, blanc, français »
https://www.youtube.com/watch?v=N2wZXWbieuM 19 oct. 2023.
8 Michel Onfray sur Gaza : « Ce n’est pas un génocide
https://www.youtube.com/watch?v=2nQeGRsrLIQ&t=382s , 11 mai 2024.
9 Franck Poupeau, De la critique écologique à la critique sociale. Auto-organisation communautaire
et autonomie des dominés, 50 ans d’Espace et sociétés, Espaces et sociétés, Érès, Cairn,
https://shs.cairn.info/revue-espaces-et-societes-2020-1-page-259?lang=fr , 2020.
10 Michel Onfray, le climatosceptique ridiculisé par une scientifique
https://www.youtube.com/watch?v=I0erSojbaIo
JEAN ELLEZAM est Docteur en sociologie
Les opinions exprimées dans la thèse sont celles de l’auteur
Le récent oeuvre de Jean Ellezam:
ISRAÊL : L’INNOCENCE MEURTRIÈRE
Le nettoyage ethnique des palestiniens était préparé par les Israéliens bien avant le 7 octobre. N’importe quel prétexte serait la bienvenue, mais il fallait que l’allégation soit la plus morbide possible, que l’altercation soit à la hauteur de la réponse génocidaire, que le cri d’horreur soit entendu et compris dans le monde entier.
Du reste encore aujourd’hui, convaincue de la légitime défense, la riposte israélienne est encore acceptable pour l’extrémisme de droite.
Netanyahou pouvait construire son Bataclan. Il pouvait considérer qu’une attaque contre Israël serait un suicide pour les Palestiniens. Cela l’autoriserait à commettre les pires exactions. Il avait l’innocence, il lui manquait le meurtre. Le 7 octobre serait son triomphe.
La logique historique morbide du pouvoir sioniste était inscrite dans ses gènes. La cohérence du messianisme hallucinogène réalisait sa barbarie.
On s’interroge donc sur les fondements du sionisme en tant qu’antisémitisme, son histoire bâtie contre les Juifs et sa volonté coloniale qui le pousse à l’escalade aussi brutale que suicidaire. Le sionisme entraine dans sa dérive irresponsable l’identité juive pourtant porteuse de lumière.