Notre histoire

Le fondement

J’ai (Bruce Katz) commencé à enseigner en 1976, à l’âge de vingt-quatre ans, à une polyvalente du réseau public francophone de la Rive-sud de Montréal. Je me souviens de ma première rencontre avec Rezeq qui est devenu un frère pour moi, mon frère palestinien. Assis derrière mon bureau, j’aperçois un jeune homme dans sa trentaine qui me tend la main et se présente comme étant Rezeq Faraj, professeur d’anglais au même département. Il en était lui aussi à ses débuts dans l’enseignement.

Je lui ai serré la main et nous sommes allés prendre un café ensemble au salon du personnel. «Êtes-vous de religion juive ? », me demande t-il. « Oui, je suis né et j’ai été élevé à Montréal. » « Je suis Palestinien », me dit-il. « Il me fait plaisir de faire votre connaissance » lui répondis-je.

À l’époque, un Palestinien, c’était un inconnu pour moi, c’était le nom d’un peuple que je ne connaissais pas, mais que je savais être en conflit avec l’État d’Israël. Je n’ignorais pas cependant que les Palestinien.ne.s avaient été chassé.e.s de leurs terres et de leur domicile par la milice israélienne en 1948, que ce peuple avait subi une autre défaite en 1967 et qu’il vivait depuis sous occupation israélienne.

Les « vérités » que j’avais acceptées lors de mon adolescence sur la pureté et l’innocence d’Israël avaient commencé à se faner en moi depuis plusieurs années. La guerre au Vietnam m’avait ouvert les yeux sur toute la question de l’impérialisme et sur la brutalité militaire qui l’accompagne inévitablement. J’abordais la question palestinienne avec cette même perspective.

Tout au long de l’année scolaire, j’ai appris beaucoup de choses sur la vie de Rézeq en Palestine et sur les injustices commises par Israël à l’endroit du peuple Palestinien. C’est pourquoi, peu à peu, les injustices subies par cet homme que je commençais à mieux connaître me sont apparues dans toute leur tragique dimension humaine.

La mission et les moyens

C’est la seconde intifada (soulèvement populaire) contre la colonisation et l’occupation de la Palestine par Israël et les mobilisations étudiantes à Montréal qui ont insufflé, en novembre 2000, cette volonté de bâtir au Québec un soutien concret à la lutte du peuple palestinien. D’abord, le PAJU allait rassembler des personnes d’origine palestinienne et juive du Québec ainsi que de Québécois.e.s de différentes origines. Le seul pré requis était le souhait commun que la justice et la paix s’installent sur cette terre palestinienne dévastée par l’agression de l’armée israélienne.

Share This