Quand parle-t-on de « civilisation judéo-chrétienne » ?

JEAN ELLEZAM

On 28/09/2025
?

Depuis plus de vingt ans, nous organisons des vigiles hebdomadaires en solidarité avec la Palestine et rencontrons les gens où ils sont pour leur en parler. Les vigiles se tiennent devant des écoles et universités, stations de métro, boutiques et durant des fêtes de rue et de quartier… Jusqu’à présent, plus de 500 000 dépliants ont été distribués aux passants!

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Contrairement à l’entendement commun, ce ne sont pas les arabes, mais les chrétiens qui ont martyrisé les juifs : inquisition, procès en sorcellerie, buché dévastateur, expulsions du pays, camp de concentrations, génocides, étoile jaune, etc. Au contraire, dans l’histoire, les musulmans ont toujours respecté juifs et chrétiens, tous “Peuple du Livre”. Juifs et Arabes ont vécu des siècles en harmonie, que ce soit en Afrique ou au Moyen-Orient.

Les sionistes héritiers de l’Occident, principalement venu d’Europe de l’Est, amènent avec eux le racisme inconnu en Orient. Les sionistes s’assimilent davantage aux mépris et à la condescendance catholique plutôt qu’aux mentalités traditionnelles respectueuses et accueillantes des arabes, elles-mêmes prescrite par le Coran et la tradition ancestrale.

Les musulmans ont respecté les religions des autres, contrairement aux chrétiens barbares, qui n’ont même pas toléré les Protestants. Les Croisés, traversant l’Europe, exterminaient femmes et enfants, tous coupables du déicide. On ne peut soupçonner les Sarrasins musulmans d’une telle infamie. Pendant la Seconde Guerre mondiale, ce ne sont pas les algériens qui ostracisent les juifs, interdisant éducation, université et droits sociaux. Ce sont les collaborationnistes catholiques de la Vichy fasciste qui instaurent ce rejet dans la colonie algérienne, elle-même dédaignée.

C’est une perversion de la réalité et une manipulation que de parler de civilisation « judéo-chrétienne ». Historiquement, Juifs et chrétiens sont plutôt en hostilités, malveillance ponctuée d’un antisémitisme ordinaire. Antérieurement, on parlait de civilisation « gréco-romaine », pour être certain de la pureté culturelle et raciale originelle de l’Occident impérial.

On a changé par pure manipulation. Il fallait prétendre que le monde occidental, porteur de la Civilisation “judéo-chrétienne” s’élevait contre les “Arabes arriérés”. Les chrétiens, en s’alliant soudainement aux juifs, transformèrent les arabes, en ignares criminelles, et sans morale, tout juste bon à être méprisés. Selon ces prémisses, les arabes méritaient d’être colonisés.

Pourtant, les juifs avaient contribué à la grandeur de l’islam. Ce sont les turques et les marocains musulmans qui accueilleront les juifs chassés de l’Espagne d’Isabelle la Catholique.

Aujourd’hui, l’islamophobie en France est une attitude obligée, tellement la xénophobie va de soi.

La discrimination contre les arabes et les noirs est autrement plus évidente que l’est celle des juifs. L’antisémitisme, bien que condamnable, est bien moins courant. Surtout que la présence noire et arabes s’affiche au premier coup d’œil, les juifs ne se distinguent pas d’emblée. La preuve, il faut une étoile jaune pour les reconnaitre. Pourtant, c’est le racisme le plus dénoncé, le plus décrié. À croire que les autres rejets raciaux ne compte pas tellement ils sont admis.

L’islamophobie fait des ravages. Les musulmans ne sont quasiment pas des êtres humains selon la droite israélienne. Cette dernière traite ces pauvres malheureux encabanés de cafards, comme on le faisait des juifs en Allemagne qui, trop nuisible, ne méritaient pas de vivre.

C’est pourquoi on ne s’émeut pas du génocide des musulmans à Gaza, La barbarie est à peine audible dans les médias français et européens.. Ses gouvernements se fendent timidement de condamnations pleurnichardes, vertueuses, sans conséquences concrètes. Le verbe offensé cache mal l’inconsistance. L’éloquence raisonnée, diplomatique, se substitue à la dénonciation virulente susceptible de concrétiser l’embargo et l’isolement d’Israël.

La reconnaissance de la Palestine n’a pas entrainé une condamnation réelle, efficace, de l’État voyou terroriste. Dans l’arsenal d’outils possibles pour lutter contre le pays génocidaire, c’était le minimum syndical, le dénominateur commun Basic. Cette outil de reconnaissance formelle engendrait le moins d’incidence réel. La reconnaissance de la Palestine attestait aux yeux du monde qu’on s’inquiétait, mais sans déranger l’entendement conjoint de l’innocence occidentale.

Pourtant, les criminels israéliens, oublieux d’humanité., bombardent des camps de réfugiés sans défense, mutilent les enfants, créent des orphelins fragiles, tuent les femmes, bloquent les convois alimentaires et les médicaments. Dans la parfaite ignorance du droit humanitaire mondialement reconnu, délibérément on affame dans le but de tuer, d’éradiquer jusqu’au dernier. Si « guerre » il y a, car c’est plutôt un génocide que deux véritables armées qui s’affrontent. La supposée « légitime défense » n’est qu’une feuille de vigne dans l’asymétrie des rapports de force.

Dire qu’on ne savait pas est intolérable. Tous ces drames s’affichent partout dans les médias. Ne rien voir, ne rien faire, nous rend complices du génocide.

Du reste, la France reconnait la Palestine à la condition expresse, absurde et intrusive qu’elle demeure sans armée et qu’elle exclue le Hamas. Comme si l’ étranger s’arrogeait ouvertement le droit de pervertir l’indépendance du scrutin d’un pays.

En somme, cette reconnaissance du bout des lèvres, forcée et contrainte par la contestation mondiale, équivaut ni plus ni moins au désarmement de l’opprimé au bénéfice de l’oppresseur. Le Pouvoir referme par la petite porte ce qu’il a cédé à l’ouverture. Cette reconnaissance annihile effrontément l’autodétermination d’un État. À quoi bon le reconnaitre alors ? Ce n’est qu’une feinte, du pur cru des gouvernements occidentaux. La preuve est que sur le terrain rien ne change, ni embargo ni sanction contre le génocide Israélien et l’expansion territoriale.

En fait, la France entend mettre en place silencieusement l’idéal recherché par Israël, un État aseptisé, une coquille vide et faible, que l’État barbare, à l’Étoile de David, pourrait aisément rayer de la carte, avec paradoxalement la bénédiction du droit. Si la Palestine ne respecte pas les conditions imposées et consenties, téléguidées par les grandes puissances, le pays martyrisé devient de facto condamnable.

Alors le tour de passepasse, l’évolution lexicale est spectaculaire. Au travers de la nouvelle appellation « judéo-chrétienne », les juifs sont les nouveaux alliés de l’Occident. Soudainement, les voilà bombardés d’une origine précieuse, tout d’un coup, on leur confère une importance 4 inédite, gravité niée puisque antérieurement le juif ne jouissait pas des mêmes droits.

On avait besoin de ce transfert d’alliance dans le combat raciste contre l’islam. On s’inscrivait dans le cadre d’une islamophobie maladive, promue par toute la droite réactionnaire, cherchant manifestement à soutenir la haine et la division xénophobe, division toujours utile contre une classe social protestataire et menaçant les privilèges.

Ce même racisme occidental habite intimement le sionisme. En cela, le « juif », se christianise par le sionisme. Ces fanatiques de la terre de Sion, adhèrent au mauvais côté du catholicisme.

En autant qu’on accepte que ces génocidaires barbares soient « juifs », Ce qui est parfaitement contesté par les juifs intégristes et les juifs progressistes. Le viol permanent des préceptes minimums talmudiques, même laïcisés, interdisent de se revendiquer du judaïsme. Les Dix Commandements de Moise ne disent-ils pas : « tu ne tueras point », « tu respecteras ton prochain comme toi-même », …

Être juif se mérite et ne se trahit pas.

JEAN ELLEZAM  est Docteur en sociologie

Les opinions exprimées dans la thèse sont celles de l’auteur

Le dernier ouvrage paru de Jean Ellezam:

ISRAÊL : L’INNOCENCE MEURTRIÈRE

 Jean ELLEZAM

Le nettoyage ethnique des palestiniens était préparé par les Israéliens bien avant le 7 octobre. N’importe quel prétexte serait la bienvenue, mais il fallait que l’allégation soit la plus morbide possible, que l’altercation soit à la hauteur de la réponse génocidaire, que le cri d’horreur soit entendu et compris dans le monde entier.
Du reste encore aujourd’hui, convaincue de la légitime défense, la riposte israélienne est encore acceptable pour l’extrémisme de droite.
Netanyahou pouvait construire son Bataclan. Il pouvait considérer qu’une attaque contre Israël serait un suicide pour les Palestiniens. Cela l’autoriserait à commettre les pires exactions. Il avait l’innocence, il lui manquait le meurtre. Le 7 octobre serait son triomphe. La logique historique morbide du pouvoir sioniste était inscrite dans ses gènes. La cohérence du messianisme hallucinogène réalisait sa barbarie.

On s’interroge donc sur les fondements du sionisme en tant qu’antisémitisme, son histoire bâtie contre les Juifs et sa volonté coloniale qui le pousse à l’escalade aussi brutale que suicidaire. Le sionisme entraine dans sa dérive irresponsable l’identité juive pourtant porteuse de lumière.

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