Génocide. « Pour qui est issu d’une famille juive décimée par un autre génocide commis il y a 80 ans, l’utilisation ou non de ce terme a une résonance particulière« , lit-on dans le dernier communiqué de l’Union des Progressistes Juifs de Belgique (UPJB). Pourtant l’organisation juive a décidé, après plus d’un an de guerre à Gaza de qualifier ce qui s’y passe de génocide.
Cette association bruxelloise francophone a été formée en 1969 par des membres du mouvement communiste belge d’orientation marxiste et trotskyste. Elle ne siège pas au sein du Comité de coordination des organisations juives de Belgique (CCOJB) et affiche des positions pro-palestiniennes.
Sa décision fait notamment suite aux prises de position des « grandes associations de droits humains qui sont souvent notre boussole pour ce qui concerne le droit humanitaire international« , lit-on dans son communiqué.
Le 12 décembre 2023, la Fédération internationale pour les droits humains publiait cet appel à la communauté internationale « d’arrêter le génocide en cours« . Ce 5 décembre 2024, c’est Amnesty international qui produit un rapport de 300 pages qui affirme : « Israël commet un génocide contre la population palestinienne à Gaza« . Et plus récemment, le 19 décembre, le rapport d’une autre ONG spécialisée dans l’observation du respect des droits humains, Human Rights Watch (HRW) accuse Israël de commettre des « actes de génocide » dans la bande de Gaza en restreignant délibérément l’accès à l’eau des Palestiniens.
« Ça ne nous fait pas plaisir, mais ce qui se passe à Gaza ne peut plus passer pour des dommages collatéraux d’une guerre contre le terrorisme« , estime Henri Goldman, membre de l’UPJB. « Par exemple, quand on détruit systématiquement tous les réseaux d’approvisionnement en eau potable, quand on fait obstruction à toute aide humanitaire significative, on ne peut plus tourner autour du pot c’est vraiment un peuple qu’on assassine« .
En ce 23 décembre, « l’UPJB joint sa voix à celle d’autres associations pour dénoncer cette entreprise effroyable.«
Une communication couplée de recommandations : « il est temps que l’Union européenne mette en œuvre des sanctions et des moyens de pression effectifs, notamment en interdisant les ventes d’armes et en mettant fin aux partenariats économiques avec Israël« , indique-t-on du côté de l’UPJB.
Lire aussi:
- La peur juive instrumentalisée, de Tel Aviv à Amsterdam – PAJU
- https://www.rts.ch/info/monde/2024/article/critique-d-israel-et-antisemitisme-un-amalgame-controverse-denonce-28654173.html
- https://paju.org/fr/un-amalgame-qui-mine-la-paix-sociale/
- https://www.pressegauche.org/La-fausse-definition-de-l-antisemitisme-l-IHRA