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Le rapport de fin d’année du 31 décembre 2022 de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) récemment publié, montre que la pension publique du Québec compte au moins 14 milliards de dollars de cotisants et de retraités investis dans des entreprises complices de crimes de guerre israéliens.
Cela comprend des investissements de 2,4 milliards de dollars dans une douzaine d’entreprises (contre 10 par rapport à l’année dernière) répertoriées dans la base de données des Nations Unies comme violant le droit international. Ceux-ci se combinent avec 10 milliards de dollars dans d’autres entreprises complices des crimes de guerre israéliens, dont 3,5 milliards de dollars dans WSP, la société basée à Montréal qui fait actuellement l’objet d’une enquête pour être ajoutée à la base de données de l’ONU. CDPQ détient également une participation majoritaire dans Allied Universal (qui a acheté G4S) d’au moins 1,5 milliard de dollars (mais plus probablement beaucoup plus, peut-être environ 7 milliards de dollars ou même plus).
« Comme au cours des deux dernières années, la CDPQ continue d’investir massivement dans les crimes de guerre israéliens, approchant au moins 5 % du portefeuille total », déclare Bruce Katz, enseignant à la retraite à Montréal et cofondateur de Palestiniens et juifs unis. « Il est bouleversant que la CDPQ continue d’investir dans des entreprises qui figurent dans la base de données des Nations Unies (ONU) sur les entreprises complices de violations des droits humains par Israël contre le peuple palestinien », déclare John Philpot, avocat basé à Montréal et sur le conseil d’administration de Just Peace Advocates. Sur les 112 entreprises répertoriées dans la base de données des Nations Unies, au moins 12 entreprises sont incluses dans les investissements du RPC (Régime de pensions du Canada).
« Il est alarmant que WSP, une entreprise basée à Montréal, dont le principal actionnaire comprend la Caisse de dépôt et placement du Québec, ait été engagée pour planifier, concevoir, entretenir et prolonger le tramway de Jérusalem (JLR), un système de tramway public israélien qui contribue au maintien des colonies israéliennes illégales dans Jérusalem-Est occupée et annexée », ajoute Bruce Katz.
Le rapport à l’ONU a indiqué que WSP facilite la pratique du transfert forcé de colons dans le territoire palestinien occupé (TPO), par sa construction et l’entretien du JLR, tout en approfondissant l’intégration physique, sociale et économique des colonies illégales.
Plus de 80 entreprises en plus de celles de la base de données de l’ONU ont été identifiées dans les avoirs de fin d’année 2022 de la CDPQ. Ces entreprises comprennent Teva Pharmaceutical Industries Ltd., Hewlett Packard et bien d’autres pour une valeur estimée à plus de 10 milliards de dollars.
En avril 2021, Allied Universal, l’une des principales sociétés de services de sécurité et d’installations en Amérique du Nord, a annoncé l’acquisition de G4S. On sait que G4S détenait 50% de Policity Ltd., une société engagée pour construire et gérer l’Académie nationale de police d’Israël, ainsi que pour fournir une formation. Il est en effet alarmant que la CDPQ détienne 80 % d‘Allied Universal.
Interrogé récemment au sujet de la participation d’Allied Universal, un porte-parole de la Caisse a indiqué par courriel au Globe and Mail que la Caisse « est l’un des investisseurs les plus respectés au monde en matière de critères ESG – que nous appliquons de manière rigoureuse et cohérente ». On a poursuivi: «Il n’y a pas d’exception avec cet investissement, et nous avons un dialogue actif et continu avec l’entreprise sur un certain nombre de questions stratégiques. Lorsque Allied a acquis G4S, ils ont communiqué des plans pour évaluer les options pour certaines activités non essentielles et ces conversations se poursuivent. S’exprimant au nom de Palestiniens et juifs unis (PAJU), Chadi Marouf a indiqué « que la réponse de la Caisse ne donne aucune confiance que le régime de retraite du Québec est sérieux en ce qui concerne les violations des droits humains et du droit international, mais même si l’investissement dans Allied Universal devait être purement et simplement abandonné là-bas, ce sont des milliards de dollars supplémentaires de l’argent des contribuables investis dans des entreprises complices des crimes de guerre israéliens».
Récemment, des désinvestissements impliquant des entreprises complices de crimes de guerre israéliens ont été effectués par des régimes de retraite publics comme en Norvège et en Nouvelle-Zélande. Les entreprises ont été exclues en raison du risque inacceptable associé aux violations systématiques du droit international par les entreprises. « On s’attendrait à ce que la CDPQ procède à une analyse similaire des investissements de son portefeuille », a ajouté John Philpot.
Denis Kosseim, un universitaire de Montréal, a déclaré que ce qu’il faut, c’est que la CDPQ «se départisse immédiatement des entreprises identifiées par les Nations Unies (ONU) détenues par la CDPQ et s’assure qu’aucun investissement à l’avenir n’inclue ces entreprises identifiées par les Nations Unies. Cela comprend le désinvestissement de WSP Global, basé à Montréal, pendant que l’enquête de l’ONU est en cours concernant ses activités dans le tramway léger de Jérusalem». Au-delà de cela, Kosseim a suggéré qu ‘«il doit y avoir un examen complet du portefeuille complet de la CDPQ pour tout autre investissement qui enfreint le droit international, et la CDPQ doit mettre en place un processus transparent pour s’assurer que les entreprises sont contrôlées pour les violations de droits de l’homme et droit international».
Ces préoccupations sont soulevées dans le contexte plus large de l’investissement éthique lié à l’investissement de la Caisse de dépôt et placement du Québec, y compris dans l’exploitation minière, les combustibles fossiles, l’armée, les soins de santé privés et d’autres questions de justice et de préoccupation humanitaire. La CDPQ est chargée de laresponsabilité fiduciaire du régime de retraite public du Québec, et devrait entreprendre une diligence raisonnable accrue pour s’assurer que ses investissements dans les zones touchées par les conflits sont conformes à la responsabilité du Canada en vertu du droit international et national. Pour information.
Contact: bdscoalition@gmail.com