« Game over. » Ces deux mots, adressés au PDG de la CDPQ, Charles Émond, traduisent la fureur des Québécois qui viennent d’apprendre que leurs économies de retraite financent des entreprises liées à ce qu’un rapport de l’ONU appelle « l’économie du génocide » de Gaza. Avec plus de 9,6 milliards de dollars investis dans des fabricants d’armes et des entreprises qui soutiennent l’occupation israélienne, dont Lockheed Martin, Caterpillar et HD Hyundai, la Caisse a trahi les valeurs mêmes qu’elle prétend défendre.
La Caisse de dépôt finance un génocide. Qu’on se le dise.
L’hypocrisie en plein jour
La CDPQ vante fièrement son engagement envers le « développement durable » et « l’investissement responsable ». Pourtant, ses actions racontent une autre histoire : tripler les investissements dans Lockheed Martin (fabricant des bombes larguées sur Gaza), quadrupler les participations dans Caterpillar (dont les bulldozers démolissent les maisons palestiniennes) et multiplier par 10 les investissements dans HD Hyundai (fournisseur d’équipements militaires). Il ne s’agit pas d’un simple ton de sourd, mais d’une complicité.
Les Québécois exigent depuis longtemps une gestion éthique de leur argent. La Caisse s’est désengagée des combustibles fossiles et du tabac sous la pression du public. Pourquoi, alors, s’accroche-t-elle à des investissements qui violent le droit international et la Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH) ? Comme l’a rappelé Francesca Albanese, rapporteur spécial des Nations unies : « Pour certains, le génocide est rentable. Le CDPQ ne doit pas être l’un de ces «certains».
Une crise de leadership
Le silence de Charles Émond est assourdissant. Alors que le fonds souverain de la Norvège – cité dans le même rapport de l’ONU – fait l’objet d’un examen minutieux pour ses 121,5 milliards de dollars d’investissements problématiques, la CDPQ du Québec n’a même pas l’apparence de la transparence. Des groupes de la société civile comme Urgence Palestine estiment que les liens de la Caisse avec 76 entreprises complices totalisent 27,4 milliards de dollars. Il ne s’agit pas d’un investissement passif, mais d’une participation active à un système que M. Albanese qualifie de « si structurel, si envahissant, qu’il doit être démantelé ».
Le message des Québécois est clair : pas en notre nom. Les fonds de pension existent pour assurer l’avenir, pas pour le détruire. Si Émond refuse de désinvestir, le gouvernement du Québec doit intervenir. Comme l’a dit François Enault de la CSN, «on ne peut pas continuer à faire comme si rien ne se passait».
La voie à suivre
- Désinvestissement immédiat de toutes les entreprises citées dans le rapport de l’ONU.
- Audit indépendant des avoirs de la CDPQ au regard du droit international.
- Action législative pour empêcher les fonds publics de financer les violations des droits de l’homme.
Les valeurs du Québec – solidarité, justice, paix – ne sont pas négociables. L’argent de la CDPQ appartient aux travailleurs et travailleuses, aux retraité.e.s et aux familles qui n’ont jamais accepté de financer un génocide. La partie est terminée. Game over. Il est temps de faire le ménage.