Le mois dernier a été difficile pour les personnes organisant une conférence du directeur de The Electronic Intifada et auteur de «One Country» et «The Battle for Justice in Palestine», Ali Abunimah, le 15 septembre 2022 à l’Université Concordia.
Plus tôt cet été, les organisateurs de l’événement ont réservé la salle de conférence (théâtre DB Clarke) où Ali devait prendre la parole. Les organisateurs ont commencé à faire de la publicité et à se mobiliser pour l’événement.
Quelques semaines plus tard, ils ont été informés que la réservation avait été annulée sans autre explication. Cela a déclenché une recherche effrénée de lieux alternatifs à l’Université Concordia. En fin de compte, les organisateurs ont pu obtenir un espace étudiant au 7e étage de l’Université Concordia. Cependant, l’Université a ajouté des conditions extrêmes pour que cet événement aille de l’avant, notamment en facturant les organisateurs pour des gardes de sécurité supplémentaires et en érigeant un paramètre autour de l’espace, en ajoutant des points de contrôle à l’entrée, et en séparant l’espace avec un mur nouvellement érigé pour séparer les participants du reste de l’espace. La «sécurité» mise en place est très familière pour ceux et celles d’entre nous qui militent contre l’apartheid israélien.
Une longue histoire de soutien à l’apartheid à Concordia
Les restrictions et le harcèlement contre les militants palestiniens des droits de la personne n’ont rien de nouveau sur la plupart des campus à travers le Canada. Le groupe Solidarité pour les droits humains palestiniens (SDHP) a été banni de l’Université McGill, et il est bien connu que l’Université Concordia a été, et continue d’être à l’avant-garde de la répression des organisations palestiniennes de défense des droits humains depuis plus de 20 ans. En effet, faut-il rappeler qu’en 2002, l’Université a déroulé le tapis rouge pour saluer l’ancien Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, malgré les appels des groupes universitaires et des citoyens à l’arrêter et à le traduire en justice pour crimes de guerre commis contre les Palestiniens ?
Même 20 ans après, et à la lumière des récentes restrictions imposées aux organisations qui défendent les droits humains du peuple palestinien, la question que nous nous posons est la suivante : qu’arrive-t-il à notre université, une institution d’enseignement supérieur, lorsque les voix des militants des droits de l’homme sont réprimées et les critères de relations publiques deviennent plus importants que la création d’un environnement accueillant pour tous les membres de la communauté, quelle que soit leur origine ? Nous posons cette question parce que nous croyons fondamentalement que les universités, les établissements d’enseignement supérieur, qui cherchent à refléter véritablement leur mission publique, devraient être à l’avant-garde des expériences visant à briser les constructions sociales du racisme et de toute autre forme de discrimination. Tout comme ces doctrines ont été entrelacées avec nos habitudes, coutumes et institutions à travers l’histoire par des personnes en leur sein ; nous pensons que les personnes au sein de ces institutions ont également le pouvoir de rejeter les doctrines racistes et de construire de nouvelles institutions plus libres et plus justes.
Comme indiqué, la discrimination raciale sur le campus n’est pas un événement nouveau : c’est le reflet des hypothèses et des normes profondément ancrées dans la société au sein de laquelle elle opère. Nous, à Palestiniens et juifs unis (PAJU), pensons qu’il est important de continuer à lutter pour le droit des défenseurs des droits de l’homme, y compris les défenseurs des droits de l’homme palestiniens, d’être autorisés à s’organiser sur les campus universitaires à travers le pays. Nous tiendrons l’événement malgré les mesures répressives de l’administration universitaire et nous souhaitons profiter de ce moment pour remercier nos partenaires et nos partisanes et partisans d’avoir tenu bon, et d’avoir fait en sorte que les universités restent des espaces publics accessibles à la communauté dans laquelle elles existent. Nous avons hâte de discuter de la bataille pour la justice en Palestine avec Ali Abunimah et ceux et celles qui assistent à la conférence.
Libérez nos campus de l’apartheid israélien ! Libérez la Palestine!
Pour vous inscrire :
For more info:
B’Tselem – The Israeli Information Center for Human Rights in the Occupied Territories
https://www.btselem.org/topic/apartheid
Amnesty International:
Israel’s apartheid against Palestinians: a cruel system of domination and a crime against humanity
Pro-Palestinian voices complain of censorship on US campuses:
https://www.thearabweekly.com/pro-palestinian-voices-complain-censorship-us-campuses
Exposed: University of Toronto suppresses pro-Palestinian activism