*Publié originalement dans The Canada Files et intitulée «Pro-Israel Jewish community shows its fascist far-right face. » Réimprimé par PAJU avec la permission du rédacteur de The Canada Files. Traduit de l’anglais par PAJU.
Est-ce exagéré de comparer ceux qui sont descendus dans la rue pour soutenir le génocide israélien aux manifestants américains pro-allemands à l’approche de la Seconde Guerre mondiale ?
En réponse aux critiques de Jéremy Levi, un participant au Canadian Foreign Policy Hour de cet auteur a récemment comparé les forces sociales que représente le maire de Hampstead au Bund germano-américain pro-nazi. La réaction initiale a été que cela semblait extrême, mais les récentes délires du maire de la banlieue de Montréal sur sa « lignée » justifiant le massacre d’Israël valent la peine d’explorer cette question.
Levi est un raciste déclaré qui veut tuer davantage de Palestiniens. Ajoutant à cette preuve, Levi a célébré cette semaine une vidéo de Rebel News montrant la police de Montréal attaquant violemment des manifestants solidaires avec la Palestine, se déclarant « très heureux de voir enfin la police de Montréal s’occuper de ces partisans pro-Hamas idiots dans la seule langue qu’ils comprennent ». Le maire de la municipalité la plus juive du Canada a également laissé entendre que les Blancs voulaient émigrer du Canada à cause des immigrants non blancs et a qualifié la mort du président et du ministre des Affaires étrangères iraniens de « bonne nouvelle ». Il a ajouté : « 24 heures avant l’exécution injuste d’un individu juif en Iran, une intervention juste se produit : Dieu, dans sa justice infinie, frappe le dirigeant iranien. Cela constitue un témoignage éclatant du caractère sacré de la vie juive et un puissant rappel que ceux qui cherchent à nuire au peuple juif s’exposeront à un châtiment divin. »
Levi a également qualifié le « récit de la Nakba de fabrication complète » et a affirmé que la Palestine n’existait pas. « Il n’y a jamais eu de pays appelé Palestine », notait-il il y a une semaine. « Israël appartient à la nation juive depuis plus de 3 761 ans et le fera toujours. » Dans un autre article la semaine dernière, Levi a affirmé que sa « lignée » justifiait qu’Israël tue et affame des dizaines de milliers d’enfants à Gaza. Il a écrit : « Il est fascinant d’entendre des affirmations selon lesquelles les Juifs d’aujourd’hui ne sont pas les mêmes que ceux des temps anciens et auraient une lignée différente. Permettez-moi de démystifier cela : je suis un Cohen, membre d’une tribu au sein de la nation juive, descendant directement d’Aaron, le frère de Moïse. Nous sommes les mêmes Juifs aujourd’hui qu’il y a des milliers d’années. »
C’est presque certainement faux, comme le détaille l’éminent historien israélien Shlomo Sand dans L’invention du peuple juif. Levi croit-il que les individus expulsés par les Romains il y a 3 000 (sic) ans se sont retrouvés en Europe de l’Est et n’ont eu des relations sexuelles qu’avec d’autres également déplacés de cette région lointaine des milliers d’années plus tôt ?
Même si cette histoire fantastique était vraie, les membres de la famille Levi sont au Canada depuis 150 ans et il est maire d’une banlieue de Montréal. De plus, comment cela justifie-t-il la conquête de la Palestine, sans parler du massacre et de la famine de centaines de milliers de personnes à Gaza aujourd’hui ?
Malheureusement, les politiques racistes et génocidaires de Levi sont partagées par de nombreux membres de la communauté juive de Montréal. Malgré les critiques suscitées par ses récents articles anti-immigration dans La Presse, Le Devoir et la Montreal Gazette et la large diffusion de sa déclaration de décembre selon laquelle il était d’accord avec le fait qu’Israël tue 100 000 enfants palestiniens ou plus puisque « le bien doit l’emporter sur le mal », Levi a été invité à prendre la parole lors du rassemblement officiel de la fête de l’indépendance d’Israël la semaine dernière, qui a vu 3 000 personnes soutenir l’holocauste israélien à Gaza.
Signe du fanatisme de nombreux membres de l’establishment juif, les organisateurs ont snobé le député libéral ultra-sioniste Anthony Housefather. Même s’il est le politicien sioniste juif le plus éminent de la ville, Housefather n’a pas été invité à prendre la parole lors du rassemblement parce que certains estiment que les libéraux n’ont pas été suffisamment agressifs pour appuyer le génocide d’Israël. Aux côtés de Levi, le consul général d’Israël à Montréal, Paul Hirschson, la chef adjointe du Parti conservateur Melissa Lantsman et (par vidéo) le chef conservateur Pierre Poilievre ont pris la parole. L’idéologie impérialiste, suprémaciste juive et anti-palestinienne de Levi jouit d’une légitimité politique importante dans les cercles de droite.
Dans le même ordre d’idées, les perspectives anticommunistes et antisémites du Bund germano-américain avaient une base politique dans les années 1930. Le 20 février 1939, le Bund réunit 20 000 personnes pour un « rassemblement pro-américain » au Madison Square Garden de New York. Aidé par des responsables allemands, le mouvement germano-américain a été soutenu par une coterie de forces racistes et nativistes.
La même dynamique est à l’œuvre avec Levi et le mouvement juif sioniste. Ils s’alignent et assistent de plus en plus les forces d’extrême droite antimusulmanes obsédées par le drapeau canadien. Parallèlement à un certain nombre de messages anti-immigrés, Levi a récemment publié un clip de Rebel News avec l’épithète du media, « Expulser le Hamas ».
C’était peut-être inévitable. Alors qu’Israël est confronté à un échec militaire alors qu’il commet un génocide, le mouvement sioniste fasciste est appelé à se déchaîner et à montrer son vrai visage, malgré les meilleurs efforts des « sionistes libéraux » pour dissimuler la situation. Levi est un exemple frappant de ce à quoi cela peut ressembler.
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Yves Engler est l’auteur de 13 livres. Son dernier livre, disponible dès maintenant, est «Canada’s Long Fight Against Democracy».
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