« La demande en injonction est rejetée faute de démonstration d’une urgence », peut-on lire dans la décision de la juge Chantal Massé, rendue ce mercredi au palais de justice de Montréal.
Le jugement indique également : «Quant à l’ordonnance visant à bannir les manifestations, à plus de 100 mètres des entrées et sorties de 154 édifices, le Tribunal est d’avis que la balance des inconvénients penche du côté des manifestants dont la liberté d’expression et de réunion pacifique seraient atteinte de façon importante alors que les préjudices mis en preuve par les demandeurs faute d’obtenir une telle ordonnance sont plutôt limités, relevant d’avantage de craintes subjectives et d’inconforts que de craintes précises et sérieuses pour leur sécurité.»
Bruce Katz, co-président de Palestiniens et Juifs Unis (PAJU) se réjouit de cette décision et indique qu’il est destructeur et dangereux d’utiliser l’antisémitisme comme une arme pour faire taire le débat et l’opposition au génocide. Selon lui, cet amalgame est dangereux à la fois pour la communauté palestinienne ainsi que pour la communauté juive dans son ensemble.
« Les espaces de manifestation comme le campement à McGill sont des espaces essentiels pour activer l’éveil des consciences et l’éducation populaire autour d’enjeux sociaux non seulement de la population étudiante mais également citoyenne. Il est essentiel de le défendre et de manifester notre solidarité,» avance Bruce Katz.
Cette petite victoire démontre que les étudiants et étudiantes, qui exercent leur droit de manifester pacifiquement malgré une atmosphère écrasante de pression, d’intimidation et de représailles, afin de sensibiliser l’opinion à l’attaque israélienne contre Gaza – avec le soutien du Canada sous forme d’armes et de financement, sont sur la bonne voie.
Palestiniens et Juifs Unis (PAJU) s’est présenté lors de l’audience afin de défendre le droit de manifester ainsi que pour insister auprès du Tribunal que de critiquer les politiques génocidaires du régime israélien ne constitue aucunement de l’antisémisme mais plutôt un devoir citoyen de personnes de conscience oeuvrant à mettre fin à toutes les formes de racisme, de chauvinisme, surtout lorsqu’un génocide est en cours.