Un juge fédéral américain rejette une poursuite en justice contre des partisans du BDS
Des groupes pro-israéliens ont subi une défaite majeure devant un tribunal américain après qu’un juge fédéral ait rejeté une poursuite en justice contre la résolution d’appuyer au boycott des institutions universitaires israéliennes dans le cadre du mouvement Boycott, désinvestissement et sanctions (BDS) de l’American Studies Association (ASA).
Cette décision représente une victoire importante pour les militants des droits de la personne et un coup dur porté aux efforts des groupes de pression israéliens qui utilisent les tribunaux pour harceler, intimider et faire taire les partisans des droits des Palestiniens dans les universités américaines, une tactique connue sous le nom de « guerre-par-loi ». C’est également un coup de pouce important aux Américains licenciés du fait de la législation anti-BDS, que les critiques ont dénoncé pour inconstitutionnalité.
Le groupe pro-israélien, le Centre Louis D. Brandeis, a engagé une poursuite en justice contre ASA en avril 2016 pour sa résolution de boycotter les institutions universitaires israéliennes. La plainte soutenait qu’en adoptant la résolution, qui avait été votée par une majorité démocratique écrasante, l’ASA avait outrepassé sa charte d’entreprise et avait causé aux plaignants « un préjudice économique et une atteinte à leur réputation ».
Dans son jugement de 20 pages, le juge de district américain Rudolph Contreras a écrit que le groupe pro-israélien avait « valsé autour de questions clés» et n’avait pas été en mesure de démontrer qu’il avait subi suffisamment de dommages-intérêts pour justifier une affaire fédérale.
Radhika Sainath, avocate principale du groupe de défense des droits civiques, Palestine Legal, a résumé le jugement de la cour en ces termes: « La cour a déclaré, en termes clairs et non équivoques, que les plaignants qui poursuivaient ASA ont menti lorsqu’ils affirmaient avoir « subi un préjudice économique et une atteinte à la réputation ».
L’un des quatre co-accusés, le Dr Stephen Salaita, un ardent défenseur des droits des Palestiniens qui a été limogé de l’Université de l’Illinois à Urbana-Champaign pour avoir diffusé des tweets critiquant l’attaque israélienne à Gaza en 2014, a déclaré après le verdict: « Je suis ravi que cette affaire sans fondement a été classée. Cela n’a servi à rien d’autre que de persécuter ceux qui osent critiquer la politique israélienne et cherchent à mettre fin à l’occupation par des moyens pacifiques ».
Kehaulani Kauanui, professeur à l’Université wesleyenne, co-défenseur, a qualifié le procès de tentative de répression de la liberté d’expression pour des motifs politiques. « Le centre Brandeis n’a pas caché son intention claire de me punir pour ma solidarité avec les Palestiniens et dissuader les autres. Ils n’appellent pas ça la « guerre-par-loi » pour rien ».
La décision de la cour s’inscrit dans le contexte d’une attaque fédérale plus large contre BDS pour les droits humains des Palestiniens. Mardi, le Sénat américain a adopté une mesure qui criminaliserait les boycotts d’Israël motivés par des considérations politiques.
Adapté de : https://www.middleeastmonitor.com/20190207-us-federal-judge-dismisses-lawsuit-against-bds-supporters/
Distribué par PAJU (Palestiniens et Juifs unis)