Demande de poursuite du colonel et du médecin de Tsahal pour viol d’une Palestinienne
Richard Silverstein le 25 avril 2021
Mon dernier message identifiait l’officier supérieur de Tsahal responsable du viol d’une détenue palestinienne en 2015. Il s’agit du colonel Yariv Ben Ezra, alors commandant de la brigade d’Hébron et maintenant attaché de défense en Corée du Sud. Ben Ezra a ordonné à un commandant de bataillon de mener une fouille complète du corps et du vagin d’une jeune Palestinienne soupçonnée d’être associée d’une manière ou d’une autre au Hamas. Le commandant du bataillon a alors ordonné à une femme médecin et à une autre femme soldat de mener l’agression sexuelle sur la victime, qui a protesté avec véhémence contre ces abus. L’opération entière a été conçue à l’origine par un coordinateur du district du Shin Bet, «Yossi», qui a ordonné une fouille «intime» de la femme.
Auparavant, ils avaient interrogé la femme et n’avaient découvert aucun renseignement utile. Mais Yossi a déterminé qu’ils avaient besoin de trouver sa carte SIM pour découvrir si elle avait communiqué avec des membres du Hamas.
Les soldats ont saccagé sa maison et sa chambre sans trouver la carte. C’est alors que Yossi a dit au Tsahal de se livrer à un acte d’agression sexuelle.
La seule raison pour laquelle cette affaire a fait l’objet d’une enquête était due à la persévérance de Jana Modzgvrishvily, une ancienne procureure générale de Tsahal, qui travaillait comme procureur du ministère de la Justice pour les affaires internes de la police. Malgré l’opposition de ses collègues du ministère, elle les a convaincus d’accepter d’ouvrir une enquête. Elle a également persuadé la Palestinienne de déposer la plainte qui a conduit à l’enquête.
Mais Modzgvrishvily a perdu la course pour le poste de procureur supérieur dans son bureau et son remplaçant, Keren Bar Menachem, n’avait aucun intérêt à le poursuivre. Finalement, le dossier a été fermé « par manque de preuves ».
Mais Haaretz a publié un compte rendu troublant de l’incident et de l’enquête. Ensuite, j’ai publié le nom de Ben Ezra. J’ai également contacté Médecins pour les droits humains-Israël (Physician for Human Rights-Israel ) et le Comité public contre la torture en Israël (Public Committee Against Torture in Israel (PCATI), qui ont publié des déclarations critiquant le rôle du médecin du Tsahal et exigeant que des comptes soient rendus.
Aujourd’hui, un article de suivi a noté que la déclaration du PCATI allait plus loin, exigeant que le procureur général Mandelblit invalide la décision de son adjoint et rouvre l’enquête et porte des accusations contre tout le personnel du Shin Bet et du Tsahal impliqué:
« Le fait qu’une affaire aussi grave ait été close sans inculpation indique l’incompétence des affaires internes de la police, du procureur militaire et du bureau du procureur. Ils étaient obligés d’engager des poursuites pénales contre toutes les personnes impliquées dans l’agression. Tout aussi grave est le fait que l’affaire a été classée parce qu’aucun des suspects n’a pris la responsabilité, y compris tous les hauts commandants de l’incident, qui ont choisi de rejeter la faute les uns sur les autres, comme le dernier des criminels. Si les procureurs maintiennent la décision de ne poursuivre personne, les individus en question devraient au moins être renvoyés immédiatement de la fonction publique, afin d’envoyer un message clair: les agressions sexuelles, la torture et les crimes de guerre ne sont pas acceptables pour la société israélienne, et ceux qui sont [Tsahal et les commandants du Shin Bet] impliqués ne sont plus aptes à servir dans les institutions étatiques. »
Si la déclaration est louable, elle est erronée dans une large mesure: les actes dont ces individus sont accusés représentent bien l’État. Son appareil militaire et de renseignement s’est livré à des actes similaires depuis la fondation de la nation et les continuent jusqu’à ce jour. En d’autres termes, alors qu’à certains égards, cet acte de brutalisation sexuelle traverse les frontières en termes de haine, ce n’est en aucun cas une aberration.
Malgré les paroles justes de ces ONGs, cela ne signifie pas que justice sera rendue. Les autorités israéliennes veulent seulement avoir l’air de se comporter de manière appropriée. Ils ne veulent pas nécessairement faire leur travail comme ils le feraient dans une véritable démocratie fonctionnant sous l’État de droit.
Alors Mandelblit fera un calcul pour savoir s’il peut s’en tirer en abandonnant l’affaire; ou si le prix qu’il paiera pour ce faire serait trop élevé et sa réputation trop gravement endommagée par l’inaction.
Il est donc possible que justice soit rendue, bien que peu probable. Il n’y a pratiquement aucun cas dans lequel des officiers supérieurs des FDI ou du Shin Bet ont été accusés de crimes similaires, et encore moins poursuivis et condamnés. Mais on peut espérer.
Je n’ai pas été en mesure d’identifier le commandant du bataillon ou le médecin des FDI qui ont joué un rôle clé dans le viol. Le médecin aurait été le médecin-chef de la Brigade d’Hébron en 2015. Si quelqu’un en sait plus à ce sujet, veuillez nous contacter en toute confiance.
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