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10 Juil, 2020

« Que cesse l’occupation » No. 1013

PAJU

 

Deux bébés meurent à Gaza faute d’accès à des soins

Israël prend prétexte de la rupture des relations avec l’Autorité palestinienne, pour « geler » les permis de sortie des Palestiniens ayant besoin de traitement médical en Israël et en Cisjordanie.

Deux nourrissons sont morts dans la bande de Gaza dans l’attente d’un permis de traitement médical en Israël, une tragédie dont les Palestiniens craignent avec inquiétude qu’elle ne s’aggrave au cours des prochaines semaines. Ces permis ont pris fin le 19 mai lorsque le mouvement de protestation contre le projet d’Israël d’annexer des parties de la Cisjordanie a amené Mahmoud Abbas à rompre la coordination avec Israël.

Le premier enfant décédé la semaine dernière, Omar Yaghi, âgé de neuf mois, attendait la permission de quitter Gaza pour se faire opérer d’une anomalie cardiaque. Lundi, Anwar Harb est décédé neuf jours après sa naissance, également d’une maladie cardiaque.

Jehad Yaghi, le grand-père d’Omar a déclaré qu’il aurait survécu s’il avait eu ses deux chirurgies restantes qui devaient se dérouler le 21 mai à l’hôpital de Sheba en Israël. « La vie des patients est sacrée et ne doit pas être manipulée pour des situations politiques. »

« Selon l’Organisation mondiale de la santé, les patients en attente de traitement souffrent de cancer pour un tiers d’entre eux. D’autres nécessitent des chirurgies spécialisées, une imagerie diagnostique, une cardiologie ou d’autres traitements indisponibles à Gaza du fait du blocus ». « Dans l’ensemble, ce sont des patients très malades, avec une probabilité de survie à six mois après la première demande de permis inférieure à 90% », indique un rapport de l’OMS. »

La famille de Bayan Kahlout, âgée de 15 jours, a contacté la Croix-Rouge et a appris lundi que sa demande de permis avait été déposée pour des soins à l’hôpital Al Makassed à Jérusalem-Est.

Elle a déjà manqué son premier rendez-vous, prévu il y a quatre jours. « Nous savions que si nous gardions le silence, elle mourrait, alors nous avons commencé à faire tout ce qui était possible pour la faire transférer pour un traitement », a déclaré son oncle Hadi Kahlout. « Nous avons publié son statut et sa photo sur les réseaux sociaux, nous avons appelé la Croix-Rouge tout le temps, nous leur avons demandé de trouver un moyen d’aider Bayan avant qu’il ne soit trop tard. »

« La Croix-Rouge nous a informé lundi qu’elle pourrait réussir à la transférer en Israël, ils ont obtenu un permis urgent en raison de l’aggravation de l’état de Bayan. Mais lundi soir, Bayan n’était pas entrée à l’hôpital.» Des « retards » au poste de contrôle d’Erez, la sortie de Gaza vers Israël, ont empêché leur voyage.

D’autres Palestiniens à Gaza sont désespérés de ne pouvoir reprendre un traitement régulier pour des pathologies qui ne peuvent pas être soignées à Gaza. Fayez Abu Shurbi, 55 ans, a commencé la chimiothérapie pour une leucémie myéloïde aiguë en novembre dernier. « J’ai commencé à me rendre à l’hôpital An-Najah dans la ville de Naplouse en Cisjordanie, à plusieurs reprises », indique-t-il. Son premier cycle de chimiothérapie a duré quatre mois et les rendez-vous n’étaient pas uniformes. Chaque fois qu’il était soigné, il avait besoin d’un nouveau permis de sortie.

Parfois, j’ai obtenu le permis, d’autres fois non. Ma santé devenait de plus en plus faible, j’ai quitté mon emploi et passé mon temps à essayer de pouvoir sortir de Gaza pour poursuivre mon traitement ». Son dernier traitement, une greffe de moelle osseuse, était initialement prévu pour la mi-mars, mais il n’a toujours pas été opéré.

« Le nouveau rendez-vous est le 7 juillet et je ne sais pas si je vais avoir le droit de m’y rendre. »

Adapté de: https://europalestine.com/2020/07/04/deux-bebes-meurent-a-gaza-faut-dacces-a-des-soins/

Distribué par PAJU (Palestiniens et juifs unis)

PAJUMONTREAL.ORG/FR

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