Le fait que le prisonnier palestinien, Karim Younis, ait brisé le carcan des prisons de l’occupation israélienne après quatre décennies passées dans les conditions les plus dures non seulement alimente, avec la plus grande sincérité, le dossier des souffrances des prisonniers palestiniens dans les prisons de l’occupation israélienne, mais éclaire aussi un large segment des Palestiniens qui démographiquement se composent d’environ 2 millions qui ont des «identités israéliennes».
La grande majorité ne sait peut-être pas que Karim Younis est l’un d’entre eux, et il n’est en effet pas le seul. L’un des objectifs du sionisme était de déraciner ce segment de Palestiniens du reste du peuple palestinien et de les transformer en «bûcherons et porteurs d’eau» dépouillés de leur sentiment d’appartenance à leur patrie et à leur peuple et en «citoyens» de quatrième classe qui sont subjugués et intégrés selon les exigences du colonialisme des colons.
Cependant, nous rappelons aux colonialistes sionistes et à leurs collègues collaborateurs arabes qui ont tenté de déchiqueter la conscience du peuple palestinien depuis la Nakba, après quoi ils ont conçu des plans de fragmentation, d’ignorance et d’effacement de l’identité palestinienne, et ainsi revendiqué leurs droits – considérant que la moitié d’entre eux sont devenus des réfugiés dans la diaspora et que l’autre moitié a été occupée en « Palestine occidentale en 1948 et en Palestine orientale en 1967 » – en adoptant et en promouvant des résolutions « internationales » incomplètes (à partir de la décision de partage, etc.)… nous rappelez-leur que Karim Younis, le prisonnier le plus ancien au monde (libéré le 5 janvier 2023), vient de Wadi ‘Ara dans le soi-disant «Triangle du Nord» à l’est de la Palestine occidentale qui a été occupée pendant la Nakba de 1948 – littéralement , catastrophe, et qui a différentes nomenclatures erronées et vient avec divers « ajouts » au nombre 48.
Nous leur rappelons également que le voyage de Karim Younis et de dizaines de prisonniers palestiniens (d’Al-Jalil, d’Al-Naqab, du «Triangle Nord», ou des villes de la côte palestinienne) doit être une source de honte et une occasion de repentance et demande de pardon à tous les autres collaborateurs arabes (dont certains Palestiniens, bien qu’ils soient peu nombreux) qui ont accepté d’être transformés en outils ou (peut-être victimes ?) de la guerre psychologique de l’occupation qui a classé ceux qu’elle appelle « Israéliens Arabes » comme cinquième colonne, traîtres, etc… (comme si s’accrocher à son propre peuple pouvait monter jusqu’à trahir l’occupation ?!) et les a enrôlés sur des listes noires après s’être emparés de leurs terres et leur avoir imposé un régime militaire en plus des «lois de l’état d’urgence.» Ceci d’une part.
D’autre part, et dans le cadre de campagnes systématiques et de schémas à long terme, des termes péjoratifs ont été implantés dans le « monde arabe » (à l’égard de ce segment particulier de Palestiniens), qui ont en fait été repris et adoptés par certains ignorants, décrivant ces Palestiniens – c’est-à-dire ceux qui ont survécu à la Nakba (les Palestiniens qui ont réussi à rester dans leur patrie au sommet de la Nakba de 1948) en tant que collaborateurs et traîtres, alors que les vrais traîtres étaient au cœur de certaines capitales arabes… et le sont toujours !
En effet, pour ne pas parler de certains «régimes arabes» (du passé ?) et de quelques «élites» seulement… il faut faire la lumière sur le cercle palestinien intérieur : Si vous voulez connaître la vérité et l’essence et les principes auxquels tout «dirigeant politique» palestinien croit et agit selon, tout ce que vous avez à faire est de lui demander ce qui suit : soutiendrez-vous et travaillerez-vous sérieusement pour Karim Younis et ses semblables (et les Palestiniens de l’ouest de la Palestine en général ) à rejoindre les instances officielles de l’Organisation de Libération de la Palestine (Conseil National et Conseil Central notamment… sachant qu’il s’agit là de quelque chose de différent de l’appartenance à d’autres mouvements ou factions car cela peut n’être que formel et symbolique) depuis la Libération de la Palestine est le seul et légitime représentant du peuple palestinien dans tous les lieux de sa présence, où qu’il se trouve (quelle que soit la nationalité qu’il détient) ?
S’il est possible pour un Allemand-Palestinien ou un Jordanien-Palestinien d’être membre des organes de l’Organisation de libération de la Palestine, qu’est-ce qui peut empêcher un Palestinien de l’ouest de la Palestine (détenteur du soi-disant «identité bleu ») de devenir également membre ?
Les choses ne peuvent pas être plus claires en jetant simplement un coup d’œil sur le modus operandi du mouvement sioniste et sur la manière dont il utilise la présence juive partout.
Les opinions mentionnées dans cet article ne reflètent pas nécessairement l’opinion d’Al mayadeen, mais expriment plutôt l’opinion de son auteur exclusivement