14 Jan, 2022

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Un éducateur de Toronto poursuit Israël Advocacy Group, B’nai Brith, pour diffamation

PAJU

Lundi 10 janvier 2022

Javier Davila, conseiller du programme d’équité étudiante et éducateur en justice sociale primé par le Toronto District School Board (TDSB) qui a été diffamé dans le Toronto Sun au printemps dernier après avoir fourni des ressources anti-oppression sur la Palestine via une liste de diffusion opt-in au TDSB, a lancé une poursuite en diffamation contre le groupe de défense pro-israélien B’nai Brith Canada et son PDG, Michael Mostyn.

« J’ai été la cible d’une campagne de diffamation malveillante pour avoir fait mon travail d’éducateur anti-oppression » dit Davila. « Fournir des ressources qui contrent les voix effacées, dévalorisées et marginalisées des Palestiniens s’avère une partie importante de ce travail. B’nai Brith et son PDG doivent être tenus responsables. »

L’éducateur en équité a été suspendu et a fait l’objet d’une enquête par le TDSB après avoir été «attaqué à plusieurs reprises par un chroniqueur de Totonto Sun» et d’appels persistants de B »nai Brith à le faire licencier.

B’nai Brith a qualifié les envois postaux de « propagande antisémite»  et a fait des dizaines de déclarations à propos de Davila, notamment «…des extrémistes ont tenté d’abuser de leurs positions au sein du système éducatif pour diffuser une propagande haineuse» et «Il ne fait aucun doute que M. Davila a fait la promotion de documents écrits par et glorifiant les terroristes ». Davila a utilisé « Medium pour offrir un contexte aux envois postaux opt-in et s’y lier directement. »

Le conseil scolaire a été bombardé pétition après pétition en faveur de Davila, dont l’une signée par 5000 membres de la communauté et parrainé par les syndicats nationaux, y compris le STTP, le SCFP, la SCF et Voix juives indépendantes (IJV). Ultimement, une enquête approfondie a donné raison à Davila et il a été réintégré au TDSB sans conséquence.

Malgré la réintégration de Davila, B’nai Brith a continué de salir Davila en utilisant les termes « haine des Juifs »,  « glorification de la violence » et « ouvertement pro-terrorisme ». B’nai Brith a en outre annoncé une autoproclamée « campagne pour les conséquences » contre Davila et a déposé une plainte officielle auprès de l’Ordre des enseignantes et des enseignants de l’Ontario exigeant une autre enquête et la révocation de son permis d’enseignement.

L’éminent auteur et militant Desmond Cole est également devenu la cible de fausses accusations d’antisémitisme après une conférence sur l’équité commandée par le TDSB dans laquelle il a déclaré son soutien à Davila et a dénoncé le racisme anti-palestinien au sein du conseil d’administration. Par la suite, des centaines d’étudiants du TDSB à Marc Garneau College Institute ont organisé un débrayage historique pour protester contre le racisme anti-palestinien à la commission scolaire et pour soutenir Davila et Cole. Ces étudiants ont formulé neuf revendications concrètes.

Davila a de nouveau été innocenté en décembre 2021, après un rapport du Commissaire à l’intégrité du TDSB, qui a constaté qu’un tweet de l’administratrice Alexandra Lulka Rotman, qui semblait refléter le langage utilisé par B’nai Brith, « a fondamentalement mal interprété » les envois éducatifs et anti-oppression de Davila sur la Palestine comme « antisémites et justifiant le terrorisme et les attentats suicides », et ainsi, a violé les politiques anti-discrimination du TDSB en perpétuant des stéréotypes préjudiciables qui maintenaient le racisme anti-palestinien et l’islamophobie. Le rapport recommandait la censure de ce syndic.

« L’enquêteur indépendant a conclu que la déclaration Twitter [du fiduciaire] a fondamentalement mal interprété les matériaux [de Davila] qui étaient destinés à, et font pour la plupart : (1) centrer le voix des Palestiniens marginalisés (en particulier celles des enfants palestiniens) ainsi que des musulmans plus au sens large, et (2) aider les éducateurs à comprendre et à discuter de la lutte palestinienne pour l’autodétermination et des droits de la personne d’une manière qui fournit des conseils réfléchis sur la façon dont on pourrait critiquer le gouvernement et l’armée israéliens sans perpétuer l’antisémitisme ».  (Rapport du commissaire à l’intégrité, page 30).

« Cela a été l’une des choses les plus difficiles que j’ai eu à endurer dans ma vie », a déclaré Davila. « En tant qu’adolescent, j’ai été expulsé de chez moi et rejeté par ma famille et ma communauté pour mon homosexualité. Résilience, résistance, lguérison et dévouement à la justice sont dans mon ossature », poursuit Davila. « J’ai essayé de vivre une vie et construire des relations centrées sur l’amour, l’interdépendance et la reconnaissance que personne n’est jetable. Mais la société considère les Palestiniens comme jetables. Et cela doit changer. »

« Ainsi, personne ne devrait jamais avoir à subir de telles attaques préjudiciables à sa dignité, sa réputation, ses moyens de subsistance et son bien-être pour avoir pris position pour les droits de la personne . . . pour vouloir créer un monde où tous sont considérés comme indispensables et pleinement humains.

Un GoFundMe a été mis en place par les partisans de Davila pour couvrir les frais juridiques.encourus  Une déclaration en vertu de Libel and Slander Act a été déposé auprès de la Cour supérieure de justice de l’Ontario le 6 janvier 2021, dossier du tribunal numéro : CV-22-00674773-0000.

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