La photo montre deux Palestiniens âgés, dévêtus jusqu’à leurs sous-vêtements au milieu de ruines ; leurs proches affirment qu’ils ont été pris comme boucliers humains, puis tués. Boucliers humains, traitements cruels, exécutions sommaires : autant de crimes de guerre.
Traduit de l’anglais par PAJU
La photo
Chaque accusation d’Israël est TOUJOURS, TOUJOURS, TOUJOURS, un aveu. Depuis deux ans, ils parlent de boucliers humains, mais ici, on les voit utiliser les Palestiniens comme boucliers humains.
Un homme âgé, torse nu, en sous-vêtements et sandales, se tient debout sur du béton brisé dans une pièce ravagée par l’explosion, au milieu des décombres de Gaza. Il a la tête baissée ; ses mains sont tirées dans le dos, attachées. À travers le trou dans le mur, un autre vieillard, lui aussi dévêtu, est saisi par derrière par un soldat et emmené à travers un paysage lunaire de ruines. On sent l’humiliation dans cette posture. On entend le silence d’une maison réduite en ruines.
Ce que disent les familles
Un proche, Rafat Alnajar, a identifié les hommes et a écrit (publication arabe traduite en anglais) :
« La personne à l’avant est notre parent – le mari de la sœur du mari de ma sœur – et celle à l’arrière est le muezzin (celui qui lance l’appel à la prière depuis la mosquée, cinq fois par jour) de la mosquée près de chez eux. Il y avait aussi deux autres personnes avec eux. Après les avoir utilisés comme boucliers humains et les avoir privés de nourriture et d’eau pendant trois jours, ils les ont tués de sang-froid. »
Des témoignages communautaires circulent avec cette image, désignant deux des hommes tués comme étant : Haj Nadi Marouf et Haj Ali Marouf – « Haj » est un titre honorifique respectueux utilisé pour les hommes âgés et ceux qui ont accompli le Hajj à La Mecque. La famille affirme que les deux hommes ont été enlevés à leur domicile de Beit Lahiya, utilisés comme boucliers humains, puis retrouvés exécutés.
Les autorités israéliennes doivent une réponse au monde – non pas un simple « en cours d’examen », mais des noms, des unités, des ordres et des registres de détention.
Ce que dit la loi — sans euphémisme
Vous n’avez pas besoin d’un diplôme en droit pour savoir que c’est mal, mais la loi ne reste pas muette :
• Les boucliers humains sont interdits (règle 97 du DIH coutumier ; art. 8(2)(b)(xxiii)/(e)(xxiii) du Statut de Rome).
• Le meurtre de personnes protégées constitue une infraction grave (Quatrième Convention de Genève, art. 147 ; art. 8(2)(a)(i) du Statut de Rome).
• Les traitements cruels, les atteintes à la dignité de la personne, les traitements humiliants et dégradants sont interdits (article 3 commun ; art. 8(2)(c)(i), 8(2)(b)(xxi) du Statut de Rome).
• La famine et la privation de biens essentiels sont interdites (art. 54 du PA I ; art. 8(2)(b)(xxv) du Statut de Rome).
Si des vieillards ont été capturés, utilisés comme boucliers, privés de nourriture et d’eau pendant trois jours, puis tués, ce n’est pas un « incident tragique ». Il s’agit d’un ensemble de crimes de guerre.
Dignité des aînés
Toute tradition morale accorde aux aînés un respect particulier. L’âge n’est pas une armure ; c’est un appel à la sollicitude. Dépouiller un aîné, lui lier les mains, le faire marcher jusqu’aux os de sa propre maison, puis lui mettre fin à ses jours, n’est pas une mesure de sécurité. C’est une tentative d’effacer la dignité – de dire à une famille, à un quartier, à un peuple qu’ils n’ont aucune valeur, même à leur dernière heure.
Ce que l’imputabilité exige aujourd’hui
Identifier l’unité et le commandant présents à Beit Lahiya au moment de la prise de cette photo. Sécuriser les originaux de la photo et de toute vidéo qui l’accompagne ; rassembler les dossiers médicaux, les registres de garde à vue et les communications ; recueillir les dépositions sous serment des soldats et des voisins ; transmettre les conclusions à un organisme indépendant d’habilité à engager des poursuites. Nous épargner des clichés. Des êtres humains sont morts. Ils portent des noms : Haj Nadi Marouf et Haj Ali Marouf.
Je ne publierai pas d’images comme celles-ci sans essayer de divulguer également leurs noms et les lois transgressées. Ces hommes n’étaient pas des abstractions. L’un était le muezzin, la voix de confiance qui appelait sa communauté à la prière ; tous deux étaient des aînés méritant attention et respect.
Si vous souhaitez une plateforme qui continue à citer ces noms et ces lois, clairement, quotidiennement et gratuitement, j’ai besoin de vous. Dès que nous atteindrons 4 000 membres, nous lancerons le Shaun King Show vidéo pour porter ce travail là où les euphémismes ne peuvent l’enterrer. Cliquez ici pour devenir membre mensuel, annuel ou fondateur dès aujourd’hui. Nous en sommes à 3 047 — il en reste 953 !
The North Star with Shaun King est une publication financée par les lecteurs. Pour recevoir les nouveaux articles et soutenir mon travail, vous pouvez vous abonner gratuitement ou en payant.
😢 Two Palestinian Elders Taken — Used as Human Shields, Then Murdered by the IDF
